Alors qu’on a commémoré les dix ans du vendredi 13 novembre, en souvenir aux victimes des attentats terroristes, Cinefeel Mécénat revient sur trois films qui ont raconté l’événement, chacun à leur manière.
C’était il y a déjà dix ans. Les attentats de Paris au soir du vendredi 13 novembre ont frappé la France. Par la suite, plusieurs réalisateurs et réalisatrices ont tenté de raconter les événements, pour rendre hommage et par catharsis. On revient sur trois films qui l’ont fait avec brio.
Revoir Paris et la difficile reconstruction
Dans un bistrot, Mia (incarnée par Virginie Effira), va vivre une étape traumatisante de sa vie. Les terroristes de Daech frappent ce petit établissement où plusieurs personnes venaient prendre un verre en toute tranquillité. Mia se cache et survit. Contrairement à ses voisins qui tombent un à un devant ses yeux.
Le film alterne entre la difficile reconstruction du personnage principal et des flashbacks terrifiants. Cet événement dont elle n’a que très peu d’images en mémoire. À la recherche de ses souvenirs perdus, Mia va tenter de faire face au choc qu’elle a subi pour mieux retrouver goût à la vie. La réalisatrice de Proxima, Alice Winocour, signe encore un film superbe et sobre. Revoir Paris nous permet d’imaginer un instant à quel point le cerveau humain n’est pas prêt pour encaisser un tel drame. Il montre aussi comment la résilience peut nous aider à le surpasser.
Inutile de préciser qu’un casting pareil, composé de Virginie Efira et Benoit Magimel, représente un atout supplémentaire pour ce film. (Copyright Pathé Distribution)
Novembre, un récit haletant sur la traque des terroristes
On change totalement de registre avec Novembre, de Cédric Jimenez. Le réalisateur est devenu une référence dans le polar d’action français. Sans surprise, il choisit de raconter les attentats sous l’angle de l’enquête policière. Comme la plupart des films qui font référence au 13 novembre, il s’intéresse à l’après. Cette fois, on suit la brigade anti-terroriste de la police parisienne traquer pendant cinq jours les auteurs des attentats.
La fusillade décroche la mâchoire et vos tympans. Mais rarement un film français a rendu ce moment aussi immersif. (Copyright Studio Canal)
Jimenez est toujours efficace dans ses scènes d’action. La fusillade finale avec la BRI rappelle sans complexe l’opération nocturne des Navy SEALs dans Zero Dark Thirty. Surtout, le réalisateur marseillais propose un film choral qui rend parfaitement hommage au travail d’équipe orchestré par une police qui n’était pas préparée à ce genre d’attaque. On compte dans ses rangs Jean Dujardin, Anaïs Demoustier, Sandrine Kiberlain, Jérémie Renier, Lyna Khoudri et bien d’autres acteurs connus. Pourtant, chaque personnage a le temps d’exister. Ce sont ces individualités bien écrites qui font briller le scénario.
Amanda, du deuil à la mélancolie
Dans cette œuvre, on aborde le deuil. Comme dans Revoir Paris, il y a ce travail de reconstruction, mais abordé sous la perte d’un être cher. Amanda a cette particularité de faire seulement allusion aux attentats. À aucun moment l’État islamique n’est mentionné. D’ailleurs, le film se passe l’été. C’est un détail qui fait la force de ce réalisateur, Mikhaël Hers. Il se sert de cette saison pour donner des couleurs mélancoliques à la capitale, comme il l’a déjà fait avec Ce Sentiment de l’été et le refera avec son film suivant : Les Passagers de la nuit.
Dans Amanda, David (Vincent Lacoste, l’un de ses meilleurs rôles) va devenir le tuteur de sa nièce, le personnage éponyme, qui vient de perdre sa mère. Le long-métrage dose parfaitement l’émotion, avec pudeur, dans un Paris magnifique où il faut apprendre à s’adapter à la perte ultime. Les deux personnages tentent de reprendre leur vie ensemble, mais rien ne sera comme avant. C’est ce deuil que filme Mikhaël Hers.
Rarement un Paris d’été n’avait été aussi beau avec la photographie de Sébastien Buchmann et le grain de sa caméra.
Très belle article. J’ai beaucoup aimé les films, en particulier Novembre de Cédric Jimenez.