Avec « K.O ». sur Netflix, Ciryl Gane rejoint la liste de ces sportifs français devenus acteurs.
Vendredi 6 juin, le combattant de MMA Ciryl Gane sera la tête d’affiche du prochain film d’action français sur Netflix, « K.O ».
L’occasion pour Cinéfeel Mécénat de revenir sur des sportifs et sportives français qui sont passés des terrains, du ring et de la scène, aux plateaux.
Ciryl Gane, acteur par K.O.
Avant K.O., Ciryl Gane avait déjà un petit penchant pour les caméras. On a déjà vu le champion d’Arts martiaux mixtes (MMA) dans quelques productions françaises. Il y jouait le plus souvent et ponctuellement son propre rôle. C’est le cas dans « Numéro 10 » en 2024 (Prime Vidéo). En 2023, il était dans « Medellín », film réalisé par Franck Gastambide, qu’il retrouve ensuite dans son long-métrage suivant : « La Cage ».
Dans son dernier film sorti sur Netflix, Ciryl Gane joue les premiers rôles tout en restant dans le sport de combat. Il incarne Bastien, combattant de MMA rongé par la culpabilité d’avoir accidentellement tué un adversaire dans la cage. Mais pas question pour le colosse de se morfondre. Il va se racheter en aidant la veuve du défunt (Alice Belaïdi) à retrouver son fils disparu.

Sofia Boutella, action-woman made in France
Sofia Boutella, c’est un peu la sportive-actrice qui fait notre fierté à l’international. La comédienne franco-algérienne était une danseuse contemporaine et hip-hop reconnue. Cela se voit dans certaines superproductions américaines, où sa condition physique lui permet de répondre à des rôles tournés vers l’action.
On l’a tous remarquée dans « Kingsman », avec ses curieuses lames à la place des pieds. Un rôle sur-mesure, vu le physique athlétique de la jeune femme. Dans la chorégraphie de ses combats, on retrouve un léger goût pour la danse, et la tranche, quitte à couper en deux le malheureux qui lui fait face. Même combat dans « Star Trek : Sans limites », ou « Atomic Blonde » avec Charlize Theron : ses personnages sont redoutables au corps-à-corps. Petit accroc, elle joue aussi dans La « Momie », qui a fait un vilain bide. On se consolera en la voyant mettre Tom Cruise dans le dur. Même si (spoiler), Tom Cruise ne perd jamais. L’actrice tente aussi de se diversifier avec des films d’auteurs et des projets plus radicaux. « Climax », de Gaspar Noé, en est une bonne preuve.


Lino Ventura, pilier du cinéma
Figure du cinéma français, on en oublierait presque que l’acteur des « Tontons Flingueurs » (de Georges Lautner) était auparavant un grand sportif. D’abord lutteur dans une salle des Gobelins à Paris, il devient ensuite catcheur et champion d’Europe sous les couleurs de l’Italie en 1950. Surnommé Lino Borrini, alias La Fusée italienne, il avait déjà un nom de scène. Une blessure l’éloigne du ring et le rapproche du cinéma. En 1953, il rencontre le réalisateur Jacques Becker, qui recherche une carrure impressionnante. Il y donne la réplique à Jean Gabin dans son premier rôle dans « Touchez pas au Grisbi ».
Lino Ventura, c’est d’autres films cultes comme « Le Gorille vous salue bien » (de Bernard Borderie, qui lui permet d’accéder au statut de star), Le « Deuxième Souffle » (de Jean-Pierre Melville), « Le Clan des Siciliens » (Henri Verneuil) ou encore « Garde à vue » (de Claude Miller).

Vincent Moscato, sacré personnage
On reste dans la catégorie des durs au mal avec Vincent Moscato. La verve et l’accent fièrement assumé de ce joueur de rugby en font déjà un personnage en soi, qui n’a eu aucun mal à passer devant la caméra. Le Gaillacois, icône de Bègles et du XV de France, aimait déjà ça, en faisant quelques apparitions remarquées dans les interviews d’après-match. Depuis ses premiers pas dans « Regarde-moi quand je te quitte », réalisé en 1993 par Philippe de Broca, il compte à son actif une vingtaine de films, dont « 36 Quai des Orfèvres », « Astérix aux Jeux olympiques », « Camping 2 », « Le Fils à Jo » et « On voulait tout casser », deux films réalisés par Philippe Guillard, également ancien rugbyman.
Éric Cantona, la force tranquille
Éric Cantona n’a pas attendu la fin de sa carrière de footballeur pour entamer sa carrière d’acteur. Étienne Chatiliez, vite séduit par l’aura médiatique du Marseillais, lui propose son premier rôle dans « Le Bonheur est dans le pré ». Comme Ventura, Éric Cantona dégage cette force tranquille qui lui va bien. Une personnalité qui lui vaut parfois d’être gentiment taclé. En 2007, il est nommé pour le Gérard « de l’acteur qui ferait bien d’arrêter de se la jouer et d’apprendre à jouer tout court ».
Il n’empêche que la filmographie de Cantona reste intéressante. En 2009, il joue pour Ken Loach, dans « Looking for Éric ». Le film est sélectionné au Festival de Cannes. Puis il remet cela, en 2014, toujours sur la Croisette, dans « The Salvation » aux côtés de Mads Mikkelsen. En trente ans, Éric Cantona a joué dans une cinquantaine de productions. On le voit un peu moins en ce moment. C’est aussi parce qu’il est un touche-à-tout. Il peint et s’est mis à la chanson, avec un premier album sorti en 2024.
Marion Barbeau, celle qui connaît déjà la scène
Ce n’est pas l’actrice la plus connue du top, mais elle gagne à l’être. Dans le quatorzième long-métrage de Cédric Klapisch, « En Corps », elle incarne une jeune danseuse qui doit se reconstruire après une blessure. Cela l’éloignera de la scène classique, mais c’est aussi l’occasion de se réinventer.
Pas étonnant de voir la danseuse professionnelle, membre du ballet de l’Opéra national de Paris, incarner ce personnage. Au-delà du mimétisme, par le physique et la grâce, Marion Barbeau ajoute à la fragilité du personnage une bonne dose de résilience et de spontanéité communicative. Ce qui lui vaut ensuite d’être nommée dans la catégorie du meilleur espoir féminin aux César.
Après deux autres longs « Un Homme en fuite » et « Drone » on la retrouvera en 2026 avec « Gourou ». Dans ce thriller où Pierre Niney jouera un coach de développement personnel toxique, Marion Barbeau fait partie des personnages principaux. Voilà deux bonnes raisons d’aller la (re)découvrir.
