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Rentrée culturelle 2025 : le cinéma face au défi des séries

Septembre s’impose désormais comme le moment où cinéma et séries captent particulièrement l’attention du public. Après l’été, cinéphiles et amateurs de séries, toujours en quête de nouveautés, se tournent naturellement vers les écrans.

Les séries, soutenues par des campagnes créatives, renforcent cet engouement : chaque bande-annonce, extrait ou publication sur les réseaux sociaux invite subtilement le public à explorer leurs univers. En septembre, ces communications quotidiennes sont amplifiées par des campagnes immersives et des dispositifs originaux, conçus pour marquer les esprits.

Le cinéma, lui, privilégie une communication plus régulière mais discrète, misant sur la magie du grand écran plutôt que sur l’événementiel ponctuel. Les séries, au contraire, utilisent la durée pour tisser un lien durable avec leur public.

Séries : l’atout du temps

Si les séries s’imposent si fortement dans nos pratiques culturelles, c’est qu’elles possèdent un avantage décisif : la durée. La durée pour attacher le spectateur à ses personnages, déployer des intrigues sur plusieurs saisons et pénétrer l’intimité d’un univers narratif. Disponibles immédiatement, partout, elles s’adaptent aux habitudes de consommation et offrent un divertissement modulable. Les budgets colossaux investis par les plateformes assurent une qualité visuelle et scénaristique digne des productions de cinéma. Cette puissance temporelle et économique se traduit directement dans les campagnes de rentrée, qui rivalisent d’imagination pour séduire un public toujours plus large.

Les grands rendez-vous de septembre

Netflix avait déjà donné le ton dès le printemps, avec une campagne virale autour de Black Mirror – saison 7. Pour l’occasion, la plateforme a créé une fausse start-up technologique et inventé un produit fictif, la puce « Nubbin », censée explorer les rêves et la conscience virtuelle. Relayée sur les réseaux sociaux et via un site interactif, l’opération a même trompé certains internautes avant de révéler sa véritable nature, laissant une forte impression.

Pour cette rentrée, Netflix continue de séduire avec des rendez-vous très attendus : la deuxième partie de la saison 2 de Mercredi, le 3 septembre ; Black Rabbit, avec Jude Law et Jason Bateman, le 18 septembre ; le retour de Haunted Hotel, le 19 septembre ; et la nouvelle saison d’Alice in Borderland, le 25 septembre.

Après cette offensive numérique, Canal+ propose une rentrée plus traditionnelle mais tout aussi ambitieuse. Empathie, disponible dès le 1ᵉʳ septembre, suit Florence Longpré dans le rôle de Suzanne Bien-Aimé, psychiatre confrontée aux défis de la santé mentale. La série bénéficie d’une campagne complète, incluant spots TV, affichage et relais sur les réseaux sociaux.

La chaîne propose également plusieurs temps forts : Les Sentinelles, adaptation de la bande dessinée de Xavier Dorison et Enrique Breccia, sera diffusée le 29 septembre. Les amateurs de séries internationales pourront retrouver The Morning Show (saison 4) et Slow Horses (saison 3) dès le 17 septembre, ce dernier disponible aussi sur Apple TV+ et Paramount+.

Rentrée culturelle 2025

OCS joue la carte d’une rentrée éclectique. Le 5 septembre, Frères explore les secrets et tensions d’une fratrie marquée par un événement tragique. Une semaine plus tard, le 12 septembre, la mini-série britannique Au Pair mêle humour et émotion à travers l’histoire d’une jeune fille engagée à Londres.

Les chaînes hertziennes combinent proximité, fidélisation et diversification, tout en accompagnant leurs diffusions de relais numériques.

France Télévisions propose Désenchantées, dès le 9 septembre sur France.tv. Cette série raconte des amitiés adolescentes, traversées par les premiers amours et les secrets familiaux.

ARTE mise sur Querér, disponible dès le 10 septembre sur ARTE.tv. Cette fresque dramatique franco-mexicaine a déjà été récompensée au festival Séries Mania 2025.

M6 programme deux rendez-vous : Ma femme est une espionne, comédie familiale, sera diffusée le 7 septembre, tandis que The Deal, thriller, arrive le 8 septembre.

Enfin, TF1 déploie une rentrée ambitieuse. La chaîne propose Montmartre, grande saga historique à la Belle Époque, le 29 septembre. Elle diffuse également Le Diplôme, comédie grinçante sur des adultes repassant le bac, et Rien ne t’efface, thriller psychologique disponible à la fois en prime time et sur la chaîne.

Désenchantées

Le cinéma : un autre tempo

Face à cette effervescence sérielle, le cinéma choisit une stratégie différente. Plutôt que l’abondance, il privilégie des rendez-vous ciblés. L’opération « J’peux pas, j’ai cinéma » permet aux plus jeunes de profiter de séances à deux euros, tandis que des événements comme Mon Premier Festival ou les adaptations littéraires viennent enrichir l’offre de rentrée. Là où les séries s’étirent sur la durée, le cinéma continue d’affirmer la force de l’expérience unique et ponctuelle de la salle.

Pourtant, cette singularité ne suffit pas à freiner les tendances du marché : septembre 2025 s’est inscrit dans un « septembre noir » pour le cinéma français, avec environ 1,1 million d’entrées hebdomadaires, une baisse notable par rapport à l’année précédente. En parallèle, les services de streaming continuent de croître, leurs abonnements progressant de 15 % par rapport à 2024.

Discrets mais constants, les services de streaming s’installent chaque jour un peu plus dans les foyers, offrant une alternative souple au cinéma traditionnel. Avec des écrans de télévision toujours plus grands, presque dignes des salles, le cinéma peut désormais se vivre chez soi, avec la même intensité.

Deux formats, une même culture

L’omniprésence des séries redéfinit les attentes des spectateurs. Les productions cinématographiques, souvent limitées par la durée et les salles, doivent désormais rivaliser avec des formats plus longs, des intrigues complexes et des campagnes marketing immersives. Pourtant, plutôt que d’opposer ces deux formes d’expression, il convient de les envisager comme complémentaires.

De nombreux créateurs passent du grand écran au petit, et inversement. Pour le spectateur, tout dépend de l’envie du moment : l’intensité collective d’un film au cinéma ou le confort intime d’une série chez soi. Deux expériences différentes, mais qui dessinent ensemble notre paysage culturel d’automne.

Mais au-delà de l’abondance des sorties et de la créativité des campagnes, il faut rappeler que le succès des séries repose sur quelques œuvres phares. Ces dernières, capables de rivaliser avec le cinéma par leur qualité et l’empreinte qu’elles laissent dans les esprits, font réellement la notoriété d’une plateforme. Netflix, malgré l’ampleur de son catalogue, ne doit sa réputation qu’à certaines créations remarquables, au milieu de nombreuses productions plus ordinaires. Canal+, plus sélectif et coûteux, a également su proposer des titres marquants comme Engrenages ou Le Bureau des Légendes. Dans les deux cas, seules ces séries d’exception suffisent à faire briller une plateforme, tandis que beaucoup d’autres passent inaperçues.

Clap de fin : comment choisir sa série ?

À présent, comment naviguer dans cet océan de nouveautés, sans se laisser submerger ? La meilleure boussole est sans doute l’humeur du moment : comédie, thriller ou récit feel-good. Les critiques, les avis d’amis ou le bouche-à-oreille peuvent guider le choix. Le visionnage du pilote suffit souvent à décider si l’on poursuit ou non. La durée compte aussi : court bijou ou longue fresque ? Tout dépend du temps dont on dispose. Enfin, ne pas hésiter à varier les genres permet parfois les plus belles découvertes. Noter ses impressions après un premier épisode aide rapidement à savoir s’il vaut mieux continuer… ou passer à la suite.

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