En ce mois de juillet 2025, Claude Zidi fête son 90ème été. Pendant plus de 50 ans, derrière la caméra, il n’a cessé de tendre un miroir espiègle aux petits travers des Français, des flics ripoux aux gastronomes pincés, tout en offrant au spectateur un plaisir simple : celui de sortir de la salle le sourire aux lèvres.
Du chef opérateur au roi de la comédie
« Le cinéma, c’est la vie en mieux. Alors autant la faire rire ! » s’amusait il à dire. Une maxime qui pourrait bien résumer l’itinéraire de celui qui, film après film, a bâti une œuvre populaire faite d’inoubliables personnages comiques.
Mais avant de devenir le réalisateur que l’on connaît, Claude Zidi a aiguisé son œil comme chef opérateur sur des films comme « Un taxi pour Tobrouk » (Denys de La Patellière, 1961). Cet apprentissage derrière la caméra lui donnera le goût du cadrage soigné et du rythme précis. C’est finalement en 1971 qu’il réalise son premier film « Les Bidasses en folie » avec Les Charlots, groupe de musique humoristique : gags potaches, énergie débridée et premiers grands succès publics.

© DOMINIQUE JACOVIDES

De Funès, Coluche et la consécration
C’est en 1976 que Zidi entre dans la légende avec « L’Aile ou la Cuisse ». Le duo Louis de Funès–Coluche fait des merveilles, entre satire gastronomique et scènes absurdes devenues cultes. « J’ai voulu faire rire avec un sujet sérieux, mais en gardant ce côté loufoque qui dédramatise tout », disait-il.
Avec « Les Ripoux » (1984), il se tourne vers une comédie plus mature, où l’humour se mêle au réalisme social. Philippe Noiret et Thierry Lhermitte incarnent deux flics aux méthodes discutables, mais terriblement attachants. Résultat : un triomphe au box-office et deux César (meilleur film et meilleur réalisateur).
Les années 80 marqueront aussi ses débuts en tant que producteur, avec une comédie au budget modeste mais qui mettra en vedette un jeune acteur encore méconnu : Daniel Auteuil, dans « Les Sous-Doués. »
Ce que j’aime dans le cinéma, c’est quand le public sort de la salle avec un sourire qui reste longtemps. C’est là que le travail est accompli.
Astérix et la potion magique du rire
En 1999, Zidi ose le pari d’adapter « Astérix & Obélix contre César ». Gérard Depardieu, Christian Clavier, Roberto Benigni et d’autres irréductibles acteurs comiques se prêtent à cette aventure à grand spectacle qui attire plus de 9 millions de spectateurs et ouvre la voie aux blockbusters français. « Adapter Astérix, c’était un pari fou, mais je voulais respecter l’esprit tout en y apportant ma touche. » Un film devenu culte, un de plus !
S’enchainent ensuite quelques insuccès qui ne feront pas dates. En 2001, le quotidien Le Monde dira de lui « Sans doute Claude Zidi, entre ce pire et ce meilleur, n’a-t-il jamais eu la prétention de faire dans la finesse. Du moins, quelque chose, dans ses films, parvenait souvent à faire prendre la sauce »
Un sourire en héritage
À 90 ans, Claude Zidi a offert au cinéma français une œuvre généreuse et intemporelle. Sa comédie, populaire et exigeante, continue de traverser les décennies sans perdre sa fraîcheur. « Ce que j’aime dans le cinéma, c’est quand le public sort de la salle avec un sourire qui reste longtemps. C’est là que le travail est accompli. »
Un sourire teinté de la malice de Louis de Funès, de la tendresse de Noiret et du grain de folie des Charlots.
Pari réussi monsieur Zidi, et bon anniversaire !