Après un départ canon en 2020, il aura fallu patienter quatre ans pour que Franck Gastambide nous replonge dans l’univers du rap.
Une longue attente pour des retrouvailles musclées. Notre critique des deux premiers épisodes sans prendre de gants, cash pistache.
On pensait Validé hors-circuit, mais la série sur le rap français compte bien faire du bruit pour son retour. Quatre ans après la saison 2, les deux héros ont bien grandi. William profite (un peu trop) du succès du label Apash Music. Brahim continue d’être l’associé sidekick amusant, avec un stagiaire sosie.
Après Apash et Lalpha, le réalisateur et acteur de la série, Franck Gastambide, opte pour un duo en tête d’affiche : Zak (Delil Ozhan aka D2L) et Salif (Heardley Stinvil aka Yadley). Deux copains qui forment le groupe Cobra déjà bien lancé. Cette fois, tout va pour le mieux et c’est là le danger.
Après avoir troqué la petite vie de cité pour de luxueux locaux parisiens, l’équipe retrouvera vite les galères. William s’est mis tout seul dans « la sauce » en donnant de la force à un de leurs rappeurs. De son côté, le collègue Mounir met le dawa chez Apash en quittant la maison pour s’associer avec d’anciens pensionnaires de zonzon : mauvais délire. Au milieu de ce bourbier, une rivalité fratricide nait entre les deux frérots du duo Cobra. Et on vous passe les autres enjeux naissants au quartier : amoureuses, familiales, mafieuses.
T’es en boîte, tu veux gérer une 92i mais tu sens que ton poto est super chaud pour démarrer le premier venu, y compris toi. (Copyright 2024 Mika Cotellon)
Mounir, le personnage attachant de la série, qui insulte affectueusement tout ce qui bouge en terminant par un sempiternel “tes morts”. (Copyright 2024 Mika Cotellon)
Pas le temps de niaiser
Tout ça en deux épisodes d’à peine quarante minutes chacun. Autant dire que la saison 3 de Validé démarre très fort, très vite. On se demande comment Franck Gastambide va réussir à tout boucler sans bâcler. Car il n’y a que huit épisodes. C’est aussi la promesse d’une bonne série dramatique et efficace.
Oui, ce n’est pas la peine de chercher le réalisme à demi-revendiqué auparavant. La production Canal+ est décidée à lâcher les chevaux. En bon soap-opera des familles, les guerres d’ego sont partout. « La musique et rien d’autre » promet Zak. C’est raté, Validé débute avec des coups toujours plus mafieux et des méchants toujours plus menaçants. Quitte à jouer avec les poncifs du genre, jusqu’au second degré. Le règlement de compte dans un parking, vraiment ? Ok, mais le génial Mounir ironise dessus.
La loi de la jungle
Les protagonistes bien identifiés, servis par des dialogues plats n’aident pas le jeu d’acteur, toujours dans le dur. On a parfois cette gênante sensation de regarder une série qui passe à 20 h, comme Plus Belle la vie, Demain nous appartient ou Clem. Sauf qu’il y a un flingue et une Porsche toutes les dix minutes.
Certains acteurs tirent leur épingle du jeu comme Brahim Bouhlel, tchatcheur né. Mais Saïdou Camara (William) n’a toujours pas trouvé d’autres moyens que de dodeliner de la tête pour exprimer la joie, la tristesse, la fierté, l’inquiétude, la gêne, le seum et plein d’autres émotions.
Comme dans les saisons précédentes, la série est à son meilleur dans les scènes de banlieue. Franck Gastambide se régale à filmer la cité comme lieu de tension ou de camaraderies, parfois toxiques.
On retrouve en ouverture de pilote ce plan aérien qui pivote sur lui-même, avant de retomber sur son personnage principal. Il nous plonge, au sens propre comme au figuré, dans la jungle urbaine. Au milieu de tout ça, deux jeunes et toute leur team ont la deter pour en sortir. Préparez-vous aux pires dingueries.
“Quatre ans ferme pour vouloir faire un feat avec Vianney, BigFlo et Oli… tu l’as un peu cherché nan ?” (Copyright 2024 Mika Cotellon)