Révélé à Cannes puis récompensé au Festival d’Annecy, Arco d’Ugo Bienvenu est l’une des plus belles surprises du cinéma d’animation de 2025. Un film de science-fiction tendre et lumineux, où la technologie s’efface devant l’émotion, et où le futur devient le plus beau des terrains de jeu pour parler du présent.
Une fable temporelle et sensible
En 2075, la jeune Iris voit tomber du ciel un garçon vêtu d’une combinaison arc-en-ciel : Arco, voyageur venu de l’an 2932. Ensemble, ils cherchent à réparer la faille temporelle qui l’a projeté dans ce passé. Ce récit d’aventure se transforme en conte délicat sur la mémoire, la transmission et la rencontre.
« Nous avons, plus que jamais, besoin d’espoir, de douceur, de câlins. Ce besoin s’est transformé en idée de film », confie Ugo Bienvenu à la Fondation Gan. Cette tendresse assumée est la clé du film — un geste sincère dans un univers souvent trop pressé.
L’élégance d’un geste d’auteur
Graphiquement, Arco est un petit bijou. L’univers rétro-futuriste d’Ugo Bienvenu évoque autant Miyazaki que Moebius, tout en imposant une identité propre.
« Le dessin m’a tout appris. C’est ma zone de compréhension et de digestion du réel », expliquait-il dans Le Monde. Chaque plan semble pensé comme une illustration, entre rigueur et rêverie. L’auteur revendique d’avoir voulu faire un film lumineux, à rebours du pessimisme ambiant. Pari réussi : Arco choisit la lumière sans naïveté, la beauté sans cynisme.
Le cœur sous la technologie
Sous les couleurs et les machines, il y a une émotion vraie. Iris et Arco ne cherchent pas seulement à réparer le temps, mais à réapprendre à se relier. Ugo Bienvenu conçoit son cinéma comme une expérience sensible, faite de bienveillance et de profondeur, sans jamais infantiliser le spectateur. Arco parle à tous les âges, avec une poésie exigeante et sincère.
En conclusion
Poétique sans mièvrerie, ambitieux sans arrogance, Arco s’impose comme l’un des films d’animation 2025 les plus émouvants et inspirés. Une œuvre de science-fiction qui réconcilie le futur avec l’humain — et qui prouve qu’un arc-en-ciel peut aussi servir de passerelle entre les âges.
On en ressort apaisé, émerveillé… et, forcément, accro à Arco.